IronFX.com – Témoignages de particuliers ayant perdu leurs investissements : y a-t-il des responsables ?
- Teodora Pavlova
- 30 avr.
- 4 min de lecture
30/04/2025 | Article | Témoignages | IronFX.com
Notre cabinet d’avocats a été contacté par plusieurs personnes au profil similaire, affirmant avoir ouvert un compte sur la plateforme de trading en ligne IronFX (https://www.ironfx.com) dans l’objectif de réaliser des investissements. Selon leurs déclarations, leurs comptes se seraient effondrés du jour au lendemain, et les gains apparents auraient disparu sans explication satisfaisante de la part de la plateforme.

Les montants investis, d’après les témoignages recueillis, varient entre 10 000 et plus de 350 000 euros, représentant dans plusieurs cas l’épargne de toute une vie. Ces personnes, âgées de 70 à 81 ans au moment des faits rapportés, affirment avoir été incitées à placer leur argent dans des produits supposés « sûrs » tels que l’or, présenté par leurs interlocuteurs comme une valeur refuge sans risque.
Un schéma d’approche et de fonctionnement récurrent signalé
Selon les témoignages, entre juin 2024 et mars 2025, ces personnes auraient répondu à des publicités en ligne et auraient été rapidement contactées par téléphone par des individus se présentant comme des conseillers en investissement affiliés au « bureau français » d’IronFX. Ces interlocuteurs auraient utilisé les noms de « Bruno Keller », « Franck Weber », « Gabriel Larchevêque » et « Victor Delandre ».
Lors de ces premiers échanges, ces conseillers interrogeaient systématiquement les futurs investisseurs sur leurs connaissances en investissement, leur âge et leurs ressources. Tous les clients entendus ont déclaré avoir indiqué n’avoir aucune expérience dans ce domaine, tout en manifestant le souhait d’apprendre à trader.

Pour instaurer un climat de confiance, les conseillers auraient insisté sur le fait que la plateforme IronFX est régulée et sécurisée, et auraient orienté les clients vers des placements présentés comme sans ou avec peu de risque : or, pétrole, diamants, bitcoins.
Toujours selon les témoignages, même lorsque les investisseurs exprimaient des doutes, par exemple concernant les mentions de non-responsabilité figurant sur le site, les conseillers les rassuraient en affirmant qu’il ne s’agissait que de mentions légales obligatoires sans véritable portée et que les placements proposés ne présentaient aucun danger.
Des montants importants engagés, souvent sous pression
Les clients déclarent avoir ouvert un compte sur https://www.ironfx.com avec un premier paiement de 250 euros par carte bancaire. Par la suite, les conseillers auraient insisté sur la nécessité d’un dépôt bien plus élevé (parfois 75 000 € ou plus), prétendument requis pour bénéficier d’un « accompagnement personnalisé ». Aucune clause de ce type ne semble toutefois figurer dans les conditions générales consultables sur le site.
L’un des témoignages indique :
« Nous avons sorti la quasi-totalité de l'argent dont nous disposions, soit les fonds de deux PEL et deux assurances vie. Le montant de 75 000 € était présenté comme le seuil minimum pour que notre conseiller prenne en charge les opérations. »
Ces déclarations laissent à penser qu’une pression psychologique pouvait être exercée pour amener les investisseurs à placer des sommes croissantes.
Accès à distance, virements vers des comptes à l’étranger, et effondrement inexpliqué des comptes
Plusieurs clients affirment avoir été invités à installer des logiciels d’accès à distance (TeamViewer, AnyDesk) sous prétexte d’assistance technique. Cela aurait permis aux conseillers d’accéder aux comptes bancaires en ligne des clients et de procéder à des virements à leur place.
Les paiements auraient été effectués, dans leur très grande majorité, par virements vers des comptes au Royaume-Uni au nom de Equals Money UK Limited, destinataire final étant « Notesco Limited » - IronFX.
Le total des sommes versées par les personnes ayant contacté notre cabinet dépasserait 530 000 euros.
Tous rapportent qu’après une période de trading soi-disant « suivie », les comptes se seraient effondrés sans alerte ni justification claire.
« À 9h12, mon compte IronFX était plein, à 9h52, il était vide », rapporte un client de 75 ans.« On m’a dit que l’or allait baisser, que le bitcoin allait monter. Rien n’a été expliqué, tout a disparu », affirme un autre.
« Mon compte IronFX a fondu comme neige au soleil », témoigne un client de 81 ans.
Dans certains cas, les conseillers auraient incité les investissuers à réinvestir ou emprunter encore, sous peine de perdre leurs positions. Un témoignage décrit :
« Après avoir versé plus de 85 000 euros, on m’a demandé d’ajouter 10 000 euros de plus pour sécuriser mon solde de 187 617 euros. Comme j’ai dit que je n’avais plus d’argent, j’ai tout perdu et plus personne ne m’a jamais recontacté. »
Une prise de conscience, accompagnée de recherches en ligne
Ce n’est qu’après ces pertes que les personnes concernées ont commencé à suspecter qu’elles avaient peut-être été induites en erreur. En effectuant des recherches, elles ont découvert de nombreux avis négatifs sur la plateforme ainsi que d’autres témoignages relatant des faits similaires.
Cadre juridique et responsabilité possible
Selon les éléments portés à notre connaissance, les pratiques signalées pourraient contrevenir à la directive MiFID II, applicable aux services d’investissement dans l’UE. Les personnes contactées disent avoir cru traiter avec une société européenne régulée, notamment Notesco Financial Services Limited, société chypriote agréée par la CySEC (licence 125/10), dont le nom figure aussi sur le site https://www.ironfx.eu.
En réalité, plusieurs clients ayant contacté notre cabinet indiquent avoir été orientés vers Notesco Limited, société enregistrée aux Bermudes. Cela soulève plusieurs interrogations :
Ces clients avaient-ils pleinement conscience qu’ils ouvraient un compte auprès d’une entité hors du cadre réglementaire MiFID ?
La similitude visuelle entre les sites ironfx.com et ironfx.eu pourrait-elle avoir contribué à une confusion sur l’identité exacte du prestataire ?
Le client pensait-il contracter avec une entité européenne régulée, alors qu’il traitait avec une société offshore ?
Voici les sociétés du groupe Notesco telles que publiquement répertoriées :
• Notesco UK Limited (FCA, Royaume-Uni) – ref. 585561
• Notesco Financial Services Limited (CySEC, Chypre) – licence 125/10
• Notesco (SA) Pty Ltd (FSCA, Afrique du Sud) – licence 45276
• Notesco Int Limited (Anguilla) – n° A000001800
• Notesco Limited (Bermudes) – n° 51491
Dans ce contexte, peut-on raisonnablement s’interroger sur l’éventuelle responsabilité conjointe de ces entités, notamment si des éléments de confusion ou de pratiques commerciales trompeuses sont établis ?
En pratique, les clients rapportent avoir suivi exclusivement les consignes des conseillers, sans jamais opérer eux-mêmes les transactions.
De nombreuses questions restent à ce jour sans réponse.
Notre cabinet d’avocats représente actuellement plusieurs personnes dans ce dossier.
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